jeudi 30 avril 2009

L'instinct d'Inez

Dans le cadre du blogoclub, j'ai lu"L'instinct d'Inez" de Carlos Fuentes
Présentation de l'éditeur : Londres en 1940, le célèbre chef d'orchestre français Gabriel Atlan-Ferrara monte La Damnation de Faust d'Hector Berlioz. Il y rencontre une jeune cantatrice mexicaine, Inès, qui transformera son nom en Inez Prada. Passion impossible qui ne connaîtra que deux autres rencontres, lors de deux représentations de Faust où Inez, devenue diva, chantera Marguerite. Mais Inez est habitée par un autre personnage, une femme ayant vécu à l'aube de l'humanité, peu avant les grandes glaciations, et dont le destin sera tragique. C'est cette femme qui découvre le chant comme nécessité pour exprimer ses sentiments. Deux intrigues, deux histoires se nouent ainsi autour d'une conception du temps : le passé est un futur et le futur un éternel retour dans la spirale infinie de la Création permanente à partir du chaos de l'origine, symbolisé par le finale de La Damnation de Faust.

...Un vrai pensum, autant j'avais aimé Le Clezio, autant j'ai eu beaucoup de mal avec Fuentes !!
Déjà la couverture n'est pas engageante.. avec cette affreuse femme-tronc aux cheveux de ficelle émergeant d'un marécage en plastique mais bon...Pourtant, le début du livre est intéressant : cette histoire de sceau, ce vieil homme fier et énigmatique, mais la langue est compliquée, on éprouve peu à peu un sentiment confus..où veut-il en venir ? Puis c'est la rencontre avec Ines, le ton change, l'atmosphère s'installe.. la maison, la lande, la photo énigmatique...on est pris par l'ambiance, on le souhaite..une belle histoire de passion un peu mystérieuse ?
Et là on bascule dans une autre dimension ..
Apparait une autre Ines vivant aux temps préhistoriques... la guerre du feu en plus sophistiqué...j'ai survolé ces passages comme plaqués sur l'autre histoire; le charme est rompu . Même la seconde rencontre entre les deux amants plus charnelle, plus passionnée ne me touche plus, C'est pourtant l'occasion de belles réflexions sur la passion, le désir, la musique ...on semble retourner dans le domaine des sentiments et puis...de nouveau la préhistoire, Adam et Eve, Caen et Abel, amours incestueuses, fin du matriarcat... ces continuels va-et-vient brisent le rythme.
Dans ce livre, on est aspiré dans une spirale infernale, trop de tout ...symboles, allégories, réflexions, clés pour ouvrir des portes du futur et du passé...pas de plaisir à lire ce roman qui m'apparait comme un exercice de style laborieux et artificiel. Je n'ai été emportée ni par l'histoire ni par les héros On n'a pas le temps d'éprouver de l'émotion ou de l'empathie pour eux faute d'une véritable histoire aboutie ...mais ça donne envie d'écouter La Damnation de Faust d'une oreille différente
je ne pense pas que je lirai encore Carlos Fuentes !! J'ai hâte de lire les autres avis sur le livre...quelqu'un l'aurait-il vraiment aimé ?
D'autres avis sur ce même livre chez
Sylire, Lou, Keisha





Grippe porcine



Inquiètante
Mais ça n'empêche pas les baisers



Au choix ...
Le baiser est en amour ce qu'est le thermomètre en médecine. Sans lui, on ne se rendrait jamais exactement compte de la gravité de son état.
(Pierre Daninos)
Le premier baiser qu'on obtient d'une femme est comme le premier cornichon qu'on parvient à extraire du bocal. Le reste vient tout seul.
(Mark Twain)
Le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout.
(Guy de Maupassant)
D'autres citations sur Evene

mercredi 29 avril 2009

MIKE HORN

Merci à TATA de m'avoir présenté ce bon père de famille qui a, mine de rien, fait le tour de la terre en suivant la ligne de l'équateur (40.000 kms quand même) ... du jamais vu !!! Parti de Libreville le 2 juin 1999, il y remettra les pieds 517 jours plus tard...
Bon d'accord, c'est pas un écrivain mais dans son livre "Latitude zéro" on est époustouflé par sa modestie et l'énormité de son exploit...c'est possible ça ... traverser trois océans, pénétrer à pieds plus de 3000 kms de jungle amazonienne (passage le plus réussi, avec maladies, morsures de serpents, fourmis dévoreuses et j'en passe)....Il manque chavirer dans l'océan Indien et l'Afrique lui réservera de bien mauvaises surprises entre guerres civiles et bandits de grand chemin...quel papa !! car tout en effectuant ce fantastique périple il se réserve de petites haltes touchantes pour faire un bisou à sa femme Cathy et des gros câlins à ses deux petites filles..on craque complètement pour ce dur au coeur tendre!!
Pure volonté, partage, émerveillement mais aussi forte constitution...un surhomme ? non mais un athlète complet très équilibré qui sait s'entourer d'amour, d'amitié et qui avance toujours respectueux de la nature et un être exceptionnellement chanceux
il raconte simplement des histoires extraordinaires...l'essentiel passe, émotion, peur, joie, orgueil , colère et surtout une volonté hors du commun
Dépaysement garanti...........D'autres aventures de Mike bientôt



lundi 27 avril 2009

Beau dimanche aux Minquiers

Les Minquiers sont un archipel normand situé au sud des îles Anglo-Normandes et qui fait partie du bailliage de Jersey. . L’archipel est constitué d’un plateau granitique constellé d’une multitude d’écueils qui découvrent uniquement à marée basse. À marée haute, il ne subsiste qu’une seule île de moins d’1 km², appelée Maîtresse-Île, sur laquelle ont été bâties quelques maisons de pêcheur qui servent uniquement de refuge occasionnel. Il est très difficile d'y naviguer et d'y aborder.
Les Minquiers devraient être français !!!
En 1938, un groupe de pêcheurs chausiais, emmené par le peintre de la marine Marin-Marie, débarqua aux Minquiers pour affirmer la souveraineté française sur l’archipel. Après cet incident diplomatique, la France et le Royaume-Uni décidèrent en 1950 de régler le litige sur une base juridique et déposèrent une demande d’arbitrage auprès de la Cour internationale de justice de La Haye qui donna tort à la France !!
Mais En
1984, l’écrivain français Jean Raspail, auteur des mémoires d’Orélie-Antoine de Tounens, débarqua aux Minquiers pour y faire flotter le drapeau du royaume de Patagonie, dont Tounens avait été le premier roi. Les Minquiers furent alors rebaptisées, pour une journée Patagonie Septentrionale. Cet épisode, qui faisait suite à la demande ironique faite au Royaume-Uni d’évacuer les îles Malouines, provoqua un petit incident diplomatique avec la France.Le geste fut renouvelé en 1998. Le drapeau de Patagonie fut à nouveau hissé, mais cette fois-ci, l’Union Jack fut descendu puis remis à l’ambassade britannique à Paris par le consul général de Patagonie en France, Jean Raspail.
Quoiqu'il en soit, partant de Granville on a passé un superbe dimanche en Patagonie Septentrionale à manger des homards grillés et à écouter des chants de marins après avoir croisé un dauphin et un phoque curieux ; débarquant en nombre sur la place, nous avons fait fuir deux anglais qui s'y trouvaient :o))



















Découvrez Chants De Marins!

vendredi 24 avril 2009

IL EST ARRIVE HIER


Au début, on l'a pris pour un merle un peu cabossé..

Les clochards célestes

Encore un road movie....






Un pur moment de bonheur..

Les clochards célestes
Jack Kerouac
Les premières lignes : "Sans bourse délier, je quittai Los Angeles sur le coup de midi, caché dans un train de marchandises, par une belle journée de la fin septembre 1955. Etendu sur une plate-forme roulante, mon sac sous la nuque, les genoux croisés haut, je me laissai absorber par la contemplation des nuages tandis que le convoi roulait vers le nord. L'omnibus qui m'emportait me permettrait d'arriver avant la nuit à Santa Barbara où je me proposais de dormir sur la plage. Le lendemain matin, un autre omnibus m'emmènerait jusqu'à San Luis Obispo, ou bien le rapide de marchandises me déposerait à San Francisco à sept heures du soir."

Dès les premiers mots, on a envie de prendre son sac à dos et de suivre Ray et Japhy sur la route. Ce roman en grande partie autobiographique nous replonge dans les années 60 quand s'établissaient de nouveaux rapports homme/ nature, liés à une nouvelle compréhension de la nature de l'homme lui-même (influence du bouddhisme ) Ray, le vagabond devient le "clodo du dharma", le moine bouddhiste itinérant. Kerouac (Ray Smith dans le livre) à la manière des sages chinois de l'ancien temps, erre sur les routes américaines parfois accompagné d'autres clochards célestes, notamment le poète Gary Snyder ( Japhy Ryder). Il se retrouve à Berkeley, berceau du mouvement hippy en compagnie de tous ces intellectuels à contre-courant, engagés dans une lutte pacifique contre l'Amérique bien pensante . Un des plus beaux moments du livre, c'est l'ascension du Matterhorn Peak par Ray, Japhy et Morley (qui tient de fantastiques discours surréalistes ). L'escalade est une quête spirituelle empreinte de "lyrisme" lorsque Kerouac nous décrit les magnifiques paysages de montagne traversés , les entrecoupant de discussions sur la société , l'abrutissement télévisuel (déjà) récitant des poèmes et parlant bouddhisme. Mais tout n'est pas rose quand on est clochard céleste : rejet, manque de confort, incompréhension.... La liberté a un prix !!Finalement, Ray retournera à San Francisco pour y retrouver Japhy avant de partir travailler un été comme guetteur sur le Desolation Peak dans un paysage sauvage et grandiose .. Tout ce livre est un hommage à la "Beat generation" qui marque la naissance d'un mouvement contestataire mêlant errance, retour à la nature, révolution sexuelle et rejet de la société moderne. On est alors frappé par l'actualité des thèmes abordés ici surtout par rapport à la crise actuelle : rejet de la consommation à outrance, des biens matériels...ce sont déjà de fervents écologistes défenseurs de la pureté de la nature et de sa fragilité
J'ai adoré le ton sauvage et spontané du livre plein de fraîcheur , d'humour, de poésie...et de recettes de cuisine pour randonneurs avisés..les descriptions (montagnes, cascades, animaux..) sont un enchantement : une grande paix s'en dégage... un ami, un poème ou le chant d'un oiseau peuvent suffire à rendre heureux. L'essentiel est ailleurs...et on apprend en passant , au fil des errances des choses bien intéressantes sur le bouddhisme.

jeudi 23 avril 2009

Les foulards bleus



Opération foulards bleus

Pour qu'on ne les oublie pas...

À Kandahar au sud de Kaboul, pour marquer la journée internationale de la femme, des femmes ont mis un foulard bleu sur leur burka...

"Ces femmes ont voulu signifier "leur appel à plus de justice", mettre un peu de lumière sur l'ombre qu'elles sont, derrière les barreaux de cette prison de tissu. Je me suis alors dit que nous, hommes et femmes libres, pourrions leur dire que nous savons. Qu'elles ne crient pas dans le désert. Alors l'idée de rassembler des photos de tous les gens qui auront envie de participer , tête nue avec un foulard bleu clair autour du cou, pour en faire une grande photo pêle mêle, en espérant la leur faire parvenir."
Je cite miss rainette qui a eu cette belle idée

Je vous invite à aller voir sur son site et à participer à l'opération!!

mercredi 22 avril 2009

La danse de Matt

Qui est Matt ?

Un jeune globe-trotter . Je suis tombée sur sa vidéo de 2008 et me suis dis qu'elle valait bien la peine d'être mise en ligne(en fait, j'ai piqué l'idée à ma fille :-)) ...Matt est né dans le Connecticut. Dès son plus jeune âge il a une passion pour les jeux vidéos et décide d'en faire son métier.

Succès fulgurant puisqu'en 2003 à 32 ans il quitte son job à Brisbane pour faire le tour du monde. Il crée un blog pour donner des nouvelles à sa famille et ses amis et c'est de là que naquit sa fameuse danse et la vidéo qui suit.
Je compte faire bientôt la même chose (en plus zen) avec un livre dans chaque main ; je cherche un compositeur pour la musique, j'en veux une aussi chouette que la sienne :-D


Un bon jour pour mourir

C'est la folie "Harrison"...j'ai tellement aimé "Une odyssée américaine" que j'ai joué les prolongations avec "Un bon jour pour mourir"
Présentation de l'éditeur : La merveilleuse histoire d'une virée fantastique à travers l'Amérique des années 60 ! Un trio inoubliable, très Jules et Jim, prend la route, entre un joint, deux cuites et trois parties fines, pour s'en aller faire sauter un barrage du côté du Grand Canyon du Colorado. Selon Michel Lebrun, si ç'avait été un polar, ç'aurait été le meilleur de l'année. En tout cas, on n'oubliera pas de sitôt les aventures savoureuses et les portraits tendres de ces trois héros que Jim Harrison dépeint dans le style flamboyant qui est sa marque.

Une virée à travers l'Amérique, de la Floride au Montana. Sexe, alcool, drogue et grands espaces. C'est fabuleux et magique. Désespéré par moment, le triangle amoureux va se perdre dans les méandres de la Clearwater River, au détour d'une partie de pêche et entre deux cuites. Un grand moment de nature.
C'est sûr, c'est un thème éculé : road movie (ça j'adore) à travers les States de trois paumés , révoltés ou rêveurs (au choix)....en tout cas marginaux sympas avec toujours ce petit "plus" propre à Harisson : tendresse pour ses personnages, parties de pêche rédemptrices (seule la nature peut apporter paix et purification) et puis existence d'une certaine morale naturelle et spontanée qui fait qu'on s'attache aux personnages les plus "border line"...avec un portrait réjouissant et sans concession de la société américaine des années 60 ...ah..les motels sordides ou les p'tits dèj "brouillard du matin" avec café froid et donuts...on a vraiment envie d'y être !
L'auteur sait admirablement planter un décor, une ambiance, des atmosphères glauques ou bucoliques.
Je suis en train de relire "Les clochards célestes" de Kerouac...impression toute différente sur un thème semblable ; spontanéité et mysticisme chez Kerouac (écriture et dérive des personnages) je trouve Harrison plus réaliste, mais aussi plus cru et complaisant dans ses descriptions un peu "hot" parfois.. .avec toujours un hommage appuyé rendu aux Indiens. Bref les mêmes ingrédients mais plus de désespoir que chez Kerouac.. j'ai aimé...mais préféré "l'odyssée américaine" plus aboutie, plus lyrique et plus poétique.

le prochain roman du même auteur "La femme aux lucioles"

mardi 21 avril 2009

L'étrangère aux yeux bleus




Dans le cadre du Challenge" Lire autour du monde" organisé par enna
Je vous envoie une carte postale du pays des Tchoukches, cousins des Inuit, qui vivent au nord de la Sibérie près du détroit de Bering (ils ne sont plus que 10.000)

L'étrangère aux yeux bleus de Youri Rytkhéou

Présentation de l'éditeur : Une jeune ethnographe russe débarque en 1947 à Ouelen, petit village au bord du détroit de Béring, dans le but de nomadiser dans la toundra avec une tribu tchouktche d'éleveurs de rennes. Séduite et fascinée par un jeune Tchouktche rencontré dès son arrivée, elle l'épouse et part vivre avec lui au sein de sa tribu... Roman d'amour pour un peuple à jamais perdu, destin fascinant d'une scientifique rattrapée par sa passion, constat lucide et sans concession des absurdités de l'histoire, ce livre d'un écrivain tchouktche aux prises avec sa mémoire est un véritable plaidoyer spirituel pour les derniers chamanistes.

Un magnifique roman d'amour sur fond de toundra sibérienne, de neige et de rennes immaculés. Anna Odintsova tombe amoureuse de son "sujet d'étude" Tanat un bel éleveur de rennes qui a pour un temps quitter les siens pour faire des études..elle l'épouse et ira jusqu'à le suivre sous la yaranga vivre en nomade avec son peuple, elle devient une véritable Tchaoutchouvanaou malgré les critiques et les incompréhensions dans les rigueurs d'un climat inhumain ; mais quand on aime....Elle acceptera même que selon la coutume Tanat ait une seconde femme Katia.

Avant tout ce roman est l'histoire d' une passion amoureuse pour un homme mais surtout pour un peuple et ses traditions. C'est aussi une belle illustration de la folie des hommes et du système politique qui perdure encore aujourd'hui : sédentariser les nomades pour leur faire oublier un mode de vie "arriéré"(??) et autres aberrations du Stalinisme...Drames et moments de bonheur se succèdent dans le roman avec une description vivante et passionnante du mode de vie extrêmement riche et inventif des Tchouchkes; beaucoup de sentiments, d'amour de la nature et des rennes dont tout dépend...une découverte jamais longue ou fastidieuse mais une véritable intrigue avec des rebondissements qui rend ce roman ethnographique palpitant et touchant. Il nous introduit dans le monde oublié, celui des chaman incarné par Rinto, le père de Tanat gardien d'un univers fantastique et bientôt disparu . On vibre, on compatit , on se révolte avec les héros ...cette étrangère vous emportera dans ses élans passionnés. A noter la belle traduction d'Yves Gauthier avec en plus une réflexion intéressante sur les mariages mixtes (cultures différentes) Un livre lumineux


merci à sophie pour ce voyage

mardi 14 avril 2009

La rédac du mois

Comme tous les mois, un même sujet sur lequel planche plein de monde...





le sujet : Avez vous un petit côté rebelle ? Si oui comment l'exprimez-vous?





REBELLE





Definition du dictionnaire :
Sens 1
Qui refuse de se soumettre à l'autorité.
Sens 2
Qui résiste à un traitement. Ex : Une mèche rebelle
un rebelle (nom)
Sens 1
Personne qui se révolte, qui refuse de se soumettre à une autorité.

Oui, j'avoue monsieur le président :

Je suis rebelle à toute autorité ("Mort aux vaches") désobéissante dès mon plus jeune âge (désespoir de mes parents), dissidente quant aux diktats de la mode, factieuse limite révolutionnaire face au pouvoir politique (toutes tendances confondues ; j'aurais aimé vivre en 1789) , frondeuse dans l'âme (vive l'anarchie), indisciplinée chronique (surtout ne pas faire comme les autres), insoumise de première classe, insubordonnée (pour une ancienne instit, un combat de tous les jours, j'ai formé dès la maternelle des générations de contestataires) , insurgée contre toutes ces filles belles et maigres à qui je n'ai pas envie de ressembler...de toutes façons c'est trop tard, tant mieux, en vieillissant on s'accepte drôlement mieux, insurrectionnelle (j'ai vécu 1968 moi monsieur...), mutine tendance Mylène Farmer, récalcitrante aux vacances en groupe, réfractaire à la télé réalité, résistante au jeunisme ambiant (c'est normal je vieillis), rétive au tofu (c'est vraiment dégoûtant), révoltée du Bounty (je préfère les Mars)
Par contre pas de problèmes pour me coiffer, mes cheveux se mettent bien
Voilà ce que je suis en ce jour de rédaction et uniquement aujourd'hui à midi
En fait je suis une mamie tranquille dans mon coin : je vote, je ne mettais pas l'IEN à la porte le jour de l'inspection, j'ai suivi moult régimes pour essayer de rentrer dans du 38, je suis partie une fois en vacances au Club Med (et c'était plutôt sympa), je souris aux gendarmes à moto quand je les croise sur la route (en plus l'uniforme est très flatteur) et quand je ne trouve plus "Libé" chez mon libraire, il m'arrive d'acheter le Figaro, je n'ai jamais voulu étrangler mon banquier qu'en rêve...mais attention, je suis une fidèle de Charlie Hebdo et descends parfois dans la rue avec une pancarte écrite de ma propre main en scandant des slogans subversifs : "Tous ensemble, Tous ensemble " "Nicolas, t'es foutu, les r'traités sont dans la rue"
Plus sérieusement l'an prochain, j'achète une moto, déshérite mes enfants, change de mari (non,non je le garde, on est un authentique couple rebelle...35 ans que ça dure pfffffffff c'est dingue), cultive autre chose que du persil dans mon jardin, me teins les cheveux en rose et en route pour la 66 Chicago-San Francisco........on n'a qu'une vie alors autant faire ce qu'on veut quand on veut....born to be wiiiiiiiiiild

Et comme disait l'autre "Si la chaussure ne nous va pas, devons-nous couper le pied ?"....je vous laisse méditer là-dessus ; sur ce, je ne vous salue pas et ne vous souhaite pas une bonne journée, je suis contre la politesse et l'hypocrisie sociale, non mais :-(

Vous trouverez d'autres rebelles à ces adresses :


vendredi 3 avril 2009

On the road again




De retour pour Pâques ...
comme les cloches :-D

jeudi 2 avril 2009

L'implacable brutalité du réveil

Et de deux...on reste aux Etats Unis
après le souffle de l'odyssée un roman poignant et intimiste
L'implacable brutalité du réveil
Pascale Kramer

Présentation de l'éditeur : Alissa et Richard, jeunes parents d'un bébé de 5 semaines prénommée Una viennent d'emménager dans un nouvel appartement, dans un de ces immeubles californiens typiques avec piscine. C'est l'été : la chaleur est étouffante, les climatiseurs tournent à plein régime. Il faut nourrir le bébé, le changer, le coucher. Alissa, à peine remise de l'accouchement, ressent une immense lassitude : ce petit être complètement dépendant d'elle l'émeut, la trouble beaucoup et l'épuise en même temps. Elle a l'impression de se diluer dans l'espace. Peu à peu, elle perd pied inexorablement, malgré la bonne volonté de Richard. Et puis, c'est aussi le moment que choisissent ses parents pour divorcer : les derniers repères d'Alissa volent en éclats.
C'est l'histoire et l'analyse d'une dépression presque heure par heure. Alissa a (comme on dit souvent) tout pour être heureuse : son mari est charmant, elle est belle et vient de mettre au monde une adorable petite fille. C'est une enfant unique qui a toujours été gâtée par ses parents et adulée par son entourage. Son moteur dans la vie, c'est de faire envie, de se sentir regarder avec dans la tête un schéma du bonheur : mariage-bébé-bel appartement avec piscine. Elle a tout ça mais la naissance d'Una change la donne...elle regarde sa fille comme une "chose" lointaine qui fait peur..analyse clinique et précise de la dépression du post partum..personne ne la comprend, tous veulent l'aider mais ne savent pas de quoi elle souffre, Alissa n'arrive pas à mettre des mots sur ce qui lui arrive. Au même moment, ses parents divorcent et vendent la maison de son enfance...Elle n'est plus le centre de leurs préoccupations ; elle se noie, prend la fuite, songe à avoir un amant...toutes ses certitudes s'envolent. On a beaucoup d'empathie pour le personnage , physiquement on ressent son désespoir. Pourtant la vie de ses amis continue avec des vrais drames...là encore, Alissa ne compatit pas, ne veut pas se coltiner avec la réalité qui lui " saute" à la figure. Elle a trop vécu dans l'illusion .
Par petites touches nettes et précises, à la manière des peintres hyperréalistes américains, l'auteur brosse un tableau très juste de la dépression vécue de l'intérieur comme un enfermement de l'âme qui rend insensible à l'amour et à l'amitié : Alissa s'en sortira en ayant frôlé le pire...du moins on l'espère, on en sent les prémices...et toujours la présence un peu obsédante de la piscine comme un symbole de luxe ..ou le miroir aux alouettes de la réussite sociale. Un beau roman triste.

Une odyssée américaine


De ma balade, j'ai ramené des livres..
et j'en ai déjà dévoré deux..
Une odyssée américaine
Jim Harrison

présentation de l'éditeur : Cliff, 60 ans, est à un tournant de sa vie, sa femme l'a plaqué, son chien bien-aimé n'est plus et sa ferme a été vendue. Armé d'un vieux puzzle coloré des États-Unis, il prend la route. Il est bientôt rejoint par Marybelle, une ancienne étudiante. Il renomme les États en leur donnant des noms de tribus indiennes, redéfinissant ainsi le visage de l'Amérique. Quête identitaire, retour aux sources, le voyage de Cliff est ponctué de rencontres extravagantes et cocasses.

Voilà un road movie à la "Kerouac", certes un Kerouac vieillissant et plutôt sage mais une traversée des States dans une vieille Ford Taunus porte forcément à l'introspection.
C'est surtout une magnifique description des territoires infinis de l'Amérique sauvage. De parties de pêche en "gentilles" beuveries défilent des cartes postales géantes style "panoramique" de couchers de soleil et d'orages mordorés. Célébration des joies de la "bonne bouffe" des femmes, d'un vin capiteux...plaisirs simples de la vie
J'ai été ravie et étonnée par l'extrême sensibilité de ce géant de 60 ans, ancien professeur de littérature reconverti en fermier qui pleure à la vue d'un petit oiseau ou d'un taureau Angus . Peut-on refaire sa vie à 60 ans ? Voilà La Question essentielle qu'il se pose durant ce voyage initiatique en compagnie d'une galerie de personnages vraiment drôles :un fils gay, une ancienne étudiante très délurée,son ex femme teigneuse, un médecin farfelu et alcoolique et ce fichu téléphone portable comme un fil à la patte qu'il finira par jeter dans les toilettes.
Et puis, il y a cette phrase formidable qui résume tout le livre " Elle (ma mère) aimait aussi écrire que mon père décédé aurait voulu que je réussisse, alors que lui n'avait jamais parlé de ce genre de chose, sinon pour dire que les gens qui réussissent n'avaient pas une minute à consacrer aux activités essentielles de la vie, telles que la chasse, la pêche, la gnôle et les balades dans les bois" ... une belle philosophie à laquelle j'adhère (presque) totalement (..à par la chasse et la gnôle)
Sa nouvelle tache qui est de renommer les états américains en hommage aux Indiens et aussi tous les oiseaux de l'union est d'une fantastique inutilité et lui redonnera l'envie de changer de vie loin d'une Amérique bien pensante et de la religion du profit.
Bien sûr, Cliff est toujours taraudé par des inquiétudes et des doutes..il veut se prouver qu'il peut encore "comme avant" faire l'amour, l'ascension d'une montagne ou trop boire... beaucoup d'émotion et d'humour tout au long de ce périple décrit dans une langue limpide et tellement suggestive
Une belle leçon de vie, à déguster en ce début de printemps où on a envie de renouer avec la nature..Un roman d'une grande humanité
A la fin du voyage, Cliff a rassemblé ses souvenirs ; la nostalgie est toujours là, mais apprivoisée...Début de la sagesse ou fin des illusions ?
Une superbe odyssée.