Cap Horn
Rencontre avec les Indiens Yahgan
collection de la Photothèque du Musée de l'Homme (éditions de La Martinière)
Un livre unique par sa richesse photographique et l'approche respectueuse des derniers indiens du bout du monde..
Je reprends ici en grande partie dans ce résumé des éléments d'un excellent blog sur l'Argentine Latitude argentina où on trouve des informations passionnantes sur la Terre de feu et la Patagonie.
C’est au Congrès International de Météorologie de Rome, en avril 1879, que onze pays acceptent de participer au projet de collaboration scientifique. Dans le cadre de l’Année polaire internationale, onze pays européens se proposent de coordonner leurs recherches en vue d’étudier simultanément les phénomènes géodésiques autour des pôles.
La France accomplit sa mission au Cap Horn. Le 17 juillet 1882, la Romanche commandée par le commandant Louis-Ferdinand Martial quitte Cherbourg. Le 6 septembre, elle jette l'ancre dans la baie d'Orange. Elle passera sept semaines dans le Sud de la Terre de Feu, une région sauvage encore méconnue. Les hommes constituent deux équipes : l’une restera à terre pour des des études astronomiques, météorologiques, botaniques et zoologiques. L’autre longera les côtes pour des observations hydrographiques et cartographiques."Alors que la mission scientifique débute, les opérations menées intriguent les autochtones, les Indiens yahgan. Mus par leur curiosité, ceux-ci surmontent leur timidité et se rendent dans le campement français ou sur la Romanche. Par de menus cadeaux comme des biscuits ou des vêtements, les Français commencent à tisser des liens avec les indigènes. Ils n’ont pas reçu l’ordre d’effectuer des études ethnographiques et anthropologiques ; celles-ci vont pourtant s’imposer à eux ! Initialement réservés aux loisirs, les appareils photographiques vont se révéler de précieux instruments pour l’étude de cette ethnie.
À terre, deux hommes se consacrent à l’observation des Indiens : le lieutenant Payen et le Médecin de marine Paul Daniel Hyades. Dans un studio improvisé, ils organisent de longues séances photographiques, accompagnées de mesures anthropométriques et complétées par des moulages corporels. Doux et conciliants, les Indiens se plient volontiers(...)à la pose photographique.
En mer, le lieutenant de vaisseau Doze se livre à des photographies plus spontanées, nées du hasard des rencontres. Le bateau sert de cadre à certains portraits : derrière les sujets yahgan, le bastingage, les bâches, cordes et cheminées matérialisent le choc de deux cultures. Lors des escales sur les îles, les Indiens sont photographiés dans leur cadre naturel, dans la forêt ou devant leur hutte. Ils ne sont plus traités comme des spécimens placés dans un milieu qui leur est étranger ; l’homme occidental s’efface devant le spectacle mystérieux d’une civilisation primitive et harmonieuse.
Trois cent vingt-trois négatifs sur plaques de verre seront ainsi rapportés en France, ainsi que des centaines de pièces anthropologiques. Déjà exceptionnelle, cette collection constituera bientôt un témoignage unique. Le Docteur Hyades a par exemple été appelé à Ushuaia pour soigner des indiens victimes d’une épidémie alors que ce site n’était encore qu’une mission, où notamment le pasteur Thomas Bridges s’employait à civiliser et catéchiser les tribus alentours.
Ses observations précieuses font toujours autorité pour comprendre et connaître non seulement leur environnement naturel mais aussi leur mode vie et coutumes pour des peuples qui étaient déjà alors voués à disparaitre.
Peu après leur départ, une épidémie de tuberculose décime en effet cette population menacée. Aujourd’hui, les propos du Docteur Hyades prennent l’accent d’une terrible prophétie : « Les Fuégiens sont parmi les peuples dont la disparition totale de la surface de la terre n’est qu’une question de quelques années ; ils ne sont plus que trois cents ou quatre cents à l’heure qu’il est."
Trois cent vingt-trois négatifs sur plaques de verre seront ainsi rapportés en France, ainsi que des centaines de pièces anthropologiques. Déjà exceptionnelle, cette collection constituera bientôt un témoignage unique. Le Docteur Hyades a par exemple été appelé à Ushuaia pour soigner des indiens victimes d’une épidémie alors que ce site n’était encore qu’une mission, où notamment le pasteur Thomas Bridges s’employait à civiliser et catéchiser les tribus alentours.
Ses observations précieuses font toujours autorité pour comprendre et connaître non seulement leur environnement naturel mais aussi leur mode vie et coutumes pour des peuples qui étaient déjà alors voués à disparaitre.
Peu après leur départ, une épidémie de tuberculose décime en effet cette population menacée. Aujourd’hui, les propos du Docteur Hyades prennent l’accent d’une terrible prophétie : « Les Fuégiens sont parmi les peuples dont la disparition totale de la surface de la terre n’est qu’une question de quelques années ; ils ne sont plus que trois cents ou quatre cents à l’heure qu’il est."
Les photos des indiens sont émouvantes
RépondreSupprimeroui celles d'un peuple à jamais éteint victime de la folie des colons...
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