mercredi 25 mars 2009

Un retour



Un retour
Alberto Manguel

Encore une belle couverture Actes sud !
Avant de me lancer dans le nouveau livre d'Alberto Manguel "La cité des mots", j'ai craqué pour celui-ci...en fait je ne suis pas tellement la liste que j'indique sur le blog, trop de tentations...deviendrai-je membre du club des LCA (Lecteurs Compulsifs Anonymes) comme Enna , Allie ou Laël :-)

L'auteur, né en Argentine est écrivain, traducteur, éditeur . Citoyen canadien depuis 1985, il réside désormais en France.
Ce petit roman (80p.) kafkaïen explore les années sombres de l'histoire argentine.
....Nestor Fabris,exilé à Rome, reçoit une invitation au mariage d'un filleul dont il est sans nouvelles depuis longtemps. Quittant sa boutique d'Antiquités il part pour Buenos Aires .Dés son arrivée à l'aéroport, le malaise s'installe,tout est bizarre...où est-il vraiment ? les gens sont hostiles, absents, les lieux flous.
Débute une plongée vertigineuse et sournoise dans ses souvenirs. Le passé resurgit peu à peu par un enchaînement de "hasards" qui n'en sont pas...mais qui constituent des signes de sa (soi-disant ?)culpabilité.
Il visite alors le Buenos Aires de sa jeunesse avec des spectres, des lieux éteints, ses anciens amis comme absents et vidés de toute substance.
Fabris donne corps à ses remords , totalement englué dans le labyrinthe du temps comme un insecte dans une toile d'araignée. Tout lui rappelle sa lâcheté, sa fuite en Europe, ses amis abandonnés et sacrifiés, son amour oublié..
Enfin, surgit un bus fantomatique conduit par un ancien professeur qui l'emmène à travers un paysage désolé et gris vers un Luna Park terrifiant plein de bourreaux et de victimes
...évocation des tortures, des disparitions, des militaires de la junte, de ceux qui ont laissé faire...on ressent un drôle de sentiment devant ce mélange d' innocents et de coupables. Que veulent-ils ? Et lui dans quel camp est-il ? Tous attendent un jugement qui ne viendra jamais.
Fabris, résigné et comme lobotomisé intègre cet enfer... ce voyage est un rêve ou une réalité?
Voilà un roman très fort, dérangeant et inclassable, fantastique, politique, symbolique....à l'image des chiens et des serpents représentés sur la couverture du livre comme le passé sautant à la gorge du héros ou de la dictature Argentine déchirant ses victimes.


2 commentaires:

  1. J'ai lu "la cité des mots" trop rapidement..Je l'avais pris à la médiathèque et j'ai l'intention de l'acheter car il m'a paru très inttressant

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